On commence à oser tordre le coup à une légende qui traine en longueur sans que personne ne sache vraiment pourquoi.

Non les romains, pendant leur très court séjour a Samarobriva (hiver -54 à -53) n’ont pas mis un coup de pioche dans nos hortillonnages . Les Romains étaient des militaires certes terrassier, mais ils consacraient leur temps hors combat à édifier des fortifications pour protéger leur camp et non pas à venir au secours des populations pour augmenter la production de légumes ….
En fait, en arrivant chez nous, les Romains ont développé indirectement, car leur présence a plus que doublé la population de Samarobriva, des productions qui existaient depuis toujours, exploitées par des maraichers en bord de Somme. Cette disposition avait tout de pratique (Eau, navigation pour ceux qui étaient au bord, proximité de la Ville etc…) . Bien entendu, ces exploitations étaient quelquefois inondées, mais notre Somme est tranquille . Cela n’arrivait pas souvent. (Voir article sur la Somme)
Il s’est donc développé en bord de Somme une véritable agriculture de maraichage, depuis… toujours. On creusait ici ou là des fossés d’assèchement comme on faisait habituellement en pareille circonstance de terres humides . Mais ce n’était pas des hortillonnages, c’était des marais asséchés. Un exemple de cette configuration est encore visible aux jardins de Saint Maurice, qui sont des marais asséchés et non des hortillonnages.

Il est donc « passé quelque chose » pour que les jardins cultivés sur les marais asséchés deviennent des hortillonnages.
Il n’est pas du ressort de cette article de rentrer dans le détail, disponible par ailleurs sur ce site, mais nous allons faire un bref résumé qui illustre nos recherches et permet facilement de saisir notre hypothèse.
1/ La particularité des hortillonnages par rapport à tout autre marais asséché ? LES RIEUX SONT NAVIGABLES.
2/ Ils ne sont pas nés par creusement comme on l’a cru trop longtemps, mais par la montée des eaux. On voit encore actuellement encore que l’eau est montée jusque ce que la dénivellation du terrain l’empêche de monter plus , par exemple au niveau du port à fumier de Camon.

3/ On rentre dans l’hypothèse mais étayée de l’association, que nous développons lors de nos randonnées à pied, à vélo, en canoé ou en barque électrique : la montée des eaux est consécutive à la construction des barrages des moulins. Ceux ci ont inhérents à la technologie même des moulins. Qui dit moulin dit barrage.
Or il y a eu construction de 22 moulins sur les 11 rieux de la queue de vache entre 1090 et 1160 environ. Au fur et à mesure, les canaux de dérivation disparaissaient. L’ensemble du niveau d’eau est monté en amont d’Amiens à cette époque, d’abord de 800 mm vers 1160 (ex :Moulin de Loeully), puis 1600 mm vers 1500 (Ex : Moulin du passe avant) puis enfin 2500 mm en 1879 (Ex : Écluse Caroline)
Le premier plan connu des hortillonnages donne l’importance de ce « bief » consécutif à la construction des moulins.

Nous en avons terminé pour cet article, encore une fois détails explicités avec documents lors de nos randonnées ou sur ce site rubrique histoire des hortillonnages et des hortillons
En bref, les premiers travaux dans les hortillonnages sont venus de la montée des eaux en amont d’Amiens consécutivement à la création des moulins. Devant cette montée des eaux (en 3 épisodes) , ceux qui deviendront les hortillons on sauvé leu terre en surélevant leurs parcelles, en prenant la vase dans les rieux ce qui augmentait d’autant la profondeur de ceux ci permettant une meilleure navigabilité. D’où la création des cette « économie sur l’eau »
Hypothèse étayée suite aux recherches d’amis des hortillonnages, rédacteur Richard RAMBAUD. Merci de nous citer si vous la reprenez à votre compte. Vous pouvez aussi critiquer notre analyse, cela fait partie du jeu historique.