Histoire du canal de Somme
- 164 km
- Gabarit Freycinet
- Altitude 66 m à Fonsomme.
- 25 écluses
- Trafic marchand 30000 tonnes en 1960
- Trafic marchand actuel : Nul, plaisance uniquement.

Le canal de Somme à Amiens (Port D’Amont)
Nous avons parlé tout au long du mémoire sur l’histoire des hortillonnages, des hortillons et du vieil Amie de leur fleuve support la Somme, de ses équipements humains qui ont entrainé une modification notable des hauteurs d’eau en amont d’Amiens, des systèmes identiques ou similaires (Marais de Bourges) qui permettent de sortir des légendes et de dater avec exactitude le siècle de début de création des hortillonnages. (12ème siècle et début du 13eme) selon l’hypothèse réaliste de notre association.
Il nous reste pour avoir une vue d’ensemble à retracer l’histoire du canal de Somme, tant celui-ci a impacté le site originel des hortillonnages et offre à nos yeux écarquillés une des merveilles touristiques de notre région, insuffisamment mise en valeur.
L’idée de construction de canaux est venue naturellement dans l’ensemble de l’Europe quand les échanges ont augmenté de façon considérable, à la Renaissance. Il n’y avait pas d’autres moyens à l’époque que les rivières pour transporter les charges lourdes et on a voulu sortir des lits naturels pour s’affranchir de contraintes : ainsi le canal du midi permettrait de relier l’Atlantique à la Méditerranée, sans passer par la mer Cela arrangeait et le commerce marchand et les objectifs militaires de chacun.
Un des premiers canaux en France est ce canal du midi (1661-1681 par Pierre Paul RIQUET) : Bien d’autres ont suivi afin de relier les différents bassins fluviaux entre eux.
Déjà sous louis 14, on retrouve des projets embryonnaires pour relier Paris à la Manche et les riches ports du Nord Flandres sans passer par Le Havre.
Mais la vraie origine de notre canal avec son tracé au plus proche de l’actuel est dûe à un ingénieur des ponts et chaussées, Truchet en 1715, au début du règne de Louis 15.
Mais la construction d’un canal coute cher, il est simplifié et un appel à concession est lancé en 1724. Chignart de Marly en est l’adjudicateur.
Le tracé définitif qui s’en suit est établi pour son compte par Ambroise Crozat.
On lance les travaux sur le secteur le plus évident, et la section saint Quentin –Chauny est terminée en 1738. A la suite du décès de Crozat, le gouvernement reprend la concession.
Les travaux proprement dit de canalisation de la Somme datent de 1770, dirigés par l’intendant de Picardie de l’époque, Bruno d’Agay.
De 1775 à 1777, faute de financement, il est stoppé et ensuite avance très doucement malgré la confirmation par Louis 16 du tracé en 1785 et qui confirme enfin une priorité absolue à la finition de ce canal. La révolution va tout stopper.
C’est Napoléon qui en 1802 relancera vraiment la construction du canal pour permettre ses projets contre l’Angleterre, avec de la MO pas chère car il s’agit de prisonniers de ses différentes conquêtes.
Mais ce n’est que sous la restauration de Louis 18, par l’intérêt personnel que va lui porter le duc d’Angoulême, fils du futur Charles 10, que le chantier va avancer vraiment. Il le visite en 1817 et veut en assurer le parrainage.
Brière de Mondetoux , ingénieur des ponts et chaussées, publie en 1821 un panégyrique sur l’intérêt du canal qui fait augmenter la cadence des travaux.
On manque à nouveau d’argent et l’état confie la concession à Urban Satoris en 08/1821.
10/11/1821 : Bélu, ingénieur des ponts et chaussées est nommé directeur du canal, en direct avec le duc d’Angoulême et finira les travaux jusque l’inauguration.
Il termine la traversée d’Amiens en 1825.
En 1826 il termine Péronne Amiens et le rêve de relier la canal du Nord à la manche est enfin réalisé.
L’inauguration officielle a lieu par la Duchesse de Berry en 1825 puis par Charles 10 en 1827.
Malheureusement, c’est bien tard et le canal de Somme a perdu de son intérêt du fait de 2 facteurs :
• Ensablement déjà de la baie de Somme qui fait qu’Abbeville n’est plus un port de mer.
• Bientôt apparition du chemin de fer qui va être le grand concurrent des canaux. (1846) . Dès 1847, il y aura déjà plus de fret par le train que par voie d’eau ;
Le canal de Somme connaitra toujours un trafic commercial assez faible pour disparaitre quasi complétement à l’aube des années 60/70.
La canal de Somme fut transféré à la région picarde en 1961 puis au conseil général de la Somme qui en assure désormais l’entretien.
Il est désormais consacré à la plaisance, avec un regain d’intérêt ces derniers temps par sa mise en valeur par des organismes de tourisme dont l‘office du tourisme du Val de Nièvre et amis des hortillonnages.
A vélo chemin de halage. Brume sur le canal A pieds chemin de halage. Traversée d’Amiens